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Scapin: synonyme de coquin! Mais un coquin sympathique, bien que défiant une certaine morale! Faut-il vraiment résumer ses fourberies, si populaires depuis plus de trois siècles? Pour servir les amours de son ami et mettre en échec l’autorité de deux pères, les machinations de cet expert en intrigues et stratagèmes douteux sont si fantasques qu’il faut en laisser la surprise.
«Un classique est une pièce d’or dont on n’a jamais fini de rendre la monnaie!», disait Louis Jouvet. Ainsi, même si l’on connaît déjà la pièce, le bonheur est de se laisser prendre par la fantaisie dans laquelle sont réalisées les péripéties farfelues d’un personnage devenu mythique! Et avec la vision d’Omar Porras, le farfelu joint au cocasse est de rigueur!
Itinéraire singulier d’un homme de théâtre …
Né en Colombie, Omar Porras a vingt ans lorsqu’il arrive en 1984 à Paris. Il fréquente le lieu emblématique de la Cartoucherie de Vincennes, découvre le travail d’Ariane Mnouchkine et de Peter Brook avant de rencontrer Jerzy Grotowski, et il explore toutes sortes de formes théâtrales: occidentales et orientales, commedia dell’arte, théâtre de rue, mais aussi la danse, l’art du mouvement … En 1990, il s’installe à Genève, fonde le Teatro Malandro et présente ses premières productions dans un sous-sol, le squat d’un garage.
Il base sa compagnie et son travail sur une triple exigence: création, formation et recherche dans un esprit de troupe.
Très vite, son style de mise en scène, l’originalité de ses créations attire l’attention du public comme de la critique. Il se frotte à toutes sortes d’auteurs: les grands classiques (Euripide, Molière, Shakespeare, Lope de Vega, Cervantès), mais aussi les contemporains (Dürrenmatt avec une Visite de la vieille Dame mémorable, Ramuz, Brecht, Alfred Jarry, Mrozek, Wedekind …)
Ses mises en scène se comptent par dizaines, majoritairement au théâtre mais aussi à l’opéra et, outre ses ports d’attache en Suisse romande, de nombreuses institutions d’Europe et de France (dont la Comédie-Française), du Japon et d’Amérique latine, ont fait appel à sa démarche créative très personnelle.
Omar Porras reçoit le Prix romand des spectacles indépendants en 1994 et, en 2014, le Grand Prix suisse de théâtre pour l’ensemble de sa carrière.
En 2015, il devient directeur du Théâtre Kléber- Méleau (TKM) à Renens/Lausanne.
Pas comme les autres …
Avec son style reconnu loin à la ronde, Omar Porras a développé un art dramatique singulier. Il aborde les textes de façon à en faire une oeuvre totale, festive et parfois burlesque, où masques, personnages, musiques, mouvement et jeu interagissent. Si, occasionnellement, il se permet, à travers son sens comique, de prendre quelque liberté avec le texte, c’est toujours en revendiquant un total respect de l’esprit de l’oeuvre. Parfois, il s’attaque aux mythes (Don Juan, Don Quichotte, Roméo et Juliette, Psyché, Faust …) pour les rendre accessibles en les désacralisant et en les magnifiant tout à la fois. Pas question pour lui de céder à des modes ni à des «déconstructions» dans ses mises en scène, mais de créer une union d’expressions théâtrales au service d’un auteur.
Malgré l’originalité de son approche artistique, qui a pu à ses débuts surprendre bien des spectateurs, Omar Porras a très vite gagné l’adhésion du public et de la critique. Ses productions sont devenues incontournables en Suisse romande et leur réputation a traversé les frontières: en témoignent leurs nombreuses tournées à travers le monde.