Durée 1h30
Oyez oyez l’incroyable histoire d’un homme assis qui entreprend dans une langue très incertaine le récit de ses aventures sur les traces d’une sirène ! Parti des fjords du nord, tout là-haut où il fait très froid, il a traversé les terres, d’Europe et d’ailleurs, les mers, chaudes ou pas, et même les siècles (!), et vécu des péripéties stupéfiantes. Nous verrons cet homme bourlinguer dans de multiples paysa- ges, user de moyens de transport les plus divers, du bateau à l’avion en passant par le patin à glace, le mulet et la trottinette, affronter les êtres, mythiques ou pas, les animaux et les éléments... Une vaste errance autour du monde et tout cela sans bouger de son siège, tandis que son acolyte se démultiplie – pour ainsi dire – en courses folles pour baliser cette odyssée de panneaux indicateurs ! Un voyage immobile ? Quoique...
Il faut le voir pour le croire
Sur scène, un barbu rondouillard et un grand maigre dégingandé. L’un apparemment passif, l’autre hyperactif. Qui s’unissent – ou s’opposent, selon les circonstances – pour se livrer à une quête métaphysique et rechercher un certain dépassement de soi. Dans leur style inimitable, avec un rythme et une énergie époustouflante, ils créent un monde totalement novateur tout en retrouvant bizar- rement le nôtre avec ses rapports de force, ses inégalités, ses aveuglements, ses rêves et ses merveilles. Dans la plupart des récits initiatiques, le héros en sort grandi après les multiples épreuves traversées. Tout au moins, une fin heureuse conclut l'histoire. Mais ici il n’est pas question de faire dans le convenu.Le feu d'artifice de bric et de broc en carton débouche sur une conclusion inattendue.
Cabaret de carton et de cartoon
Ce spectacle est un OTNI : un Objet Théâtral Non Identifié – et qui plus est : écologique !
Au fond, c’est une histoire simple : celle d’un homme qui traverse le monde à la recherche de l’amour, voire d’un bonheur inatteignable. Mais pas que !
Et c’est une scénographie simple aussi : quelques tréteaux, des chaises – et des cartons. Mais beaucoup de cartons. Enormément de cartons. De toutes sortes ! Mais pas n’importe lesquels et grâce auxquels, nous pouvons suivre l’histoire la plus déjantée qui soit. Cependant, cette « simplicité » débouche sur une débauche d’effets inattendus et d’inventivité, qui nécessitent une précision d’horloger et qui évoquent la satire, la bande dessinée, l’esprit potache, la poésie extravagante, le loufoque et le burlesque. Le tout agrémenté d’un second degré réjouissant. Un spectacle savoureux qui – ose-t-on le dire – fait un carton partout où il passe !
Des descendants de Laurel et Hardy ?
Olivier Martin-Salvan et Pierre Guillois travaillent depuis longtemps ensemble et ont été révélés par Bigre, spec- tacle déjà inclassable et gros succès de l’année 2015. Ils rêvaient de partir sur un duo. Clowns à leur façon, avec leur énergie inépuisable, leur complicité, leur complémen- tarité et un plaisir à faire les rigolos, une de leurs forces comiques provient du décalage, à tous points de vue, entre leurs personnages : l’immobilité magistrale de l’un et l’agi- tation pathétique de l’autre, un factotum dont l’énergie désespérée est le salut. En outre, iIs s’inspirent volontiers du slapstick anglo-saxon, auquel ils ajoutent leur imagi- nation aussi délirante que phénoménale. « Nous certifions que, même sans nez rouge ni visage enfariné, godasses de gugusse, coups de pied au cul et tartes à la crème, ce sont de vrais et bons clowns, espèce rare », dit l’Obs. Le feu d'artifice de bric et de broc en carton débouche sur une conclusion inattendue.