CHF 10 - 82
Au début du XXe siècle, l’Express d’Orient, un train de grand standing qui prendra le nom d’Orient Express quelques années plus tard, parvient à quitter la Turquie alors déchirée par une guerre civile. A son bord, Arthur Conan Doyle, veuf depuis peu, que ses deux amis Bernard Shaw et Bram Stocker ont convaincu de faire un grand voyage pour lui changer les idées – évidemment sans connaître le nouveau contexte politique ! Tandis que le train roule, on découvre quelques passagers, certains hauts en couleur, d’autres un peu mystérieux, jusqu’à ce qu’on apprenne qu’une femme a disparu, puis qu’un meurtre a été commis. Dans ce luxe désuet, les événements vont se succéder au gré des indices et des fausses pistes. Et le temps presse, car à cause des événements politiques chaotiques du moment, il faut résoudre l’énigme avant le passage de la frontière !
Mystère, humour et coups de théâtre
Après un huis clos philosophique, la saison se termine sur un huis clos policier, un genre assez peu exploité au théâtre, particulièrement quand l’humour rivalise avec le suspense ! Selon l’auteur Julien Lefebvre, « le théâtre est le lieu idéal pour présenter une enquête policière : univers de faux-semblants, de maquillages et de men- songes multiples, acceptés comme des conventions par les spectateurs, la scène est depuis son origine une formidable ‹ scène de crime › ». Dans cette histoire, truffée de pièges, habilement concoctée et bien ancrée dans le contexte historique, l’intrigue est pleine de rebondissements et Julien Lefebvre, facétieux, s’amuse à placer des références cocasses et à rendre hommage aux grands auteurs du genre. Suspense, rythme, humour, jeu des comédiens... un cocktail des plus divertissants.
Des retrouvailles old fashion
Dans le Cercle de White Chapel (Nouvelle Scène 18–19), les trois célébrités littéraires, menaient une enquête pour découvrir qui était Jack L’Eventreur. Après les brumes londoniennes, c’est dans l’atmosphère feutrée et raffinée d’un train de luxe que, à l’image d’Hercule Poirot, ils vont devoir faire travailler leurs « petites cellules grises ». Ils ont tous pris un peu de bouteille, car Le cercle de Whitechapel se passait en 1888. Là, nous voilà en 1908. Les trois amis sont bien plus célèbres que par le passé : Bram Stoker a écrit Dracula et son personnage est mondialement connu. S’il n’a pas énormément écrit depuis ce succès, un seul roman a suffi à le rendre célèbre. Pour les deux autres, c’est la même chose : George Bernard Shaw est un auteur reconnu et estimé malgré ses polémiques ; quant à Arthur Conan Doyle, il a eu le temps d’écrire de nombreux Sherlock Holmes, à tel point qu’il l’a même tué... puis fait ressusciter. Il est donc vraiment à son apogée d’auteur. L’amitié entre les trois a, elle aussi, grandi...
Comme dans une série tv...
Les spectateurs qui ont déjà fait leur connaissance dans Le Cercle de White Chapel retrouveront avec plaisir l’ironie mordante de Bernard Shaw, la balourdise de Bram Stocker et l’acuité de réflexion de Conan Doyle. Mais pas defrus tration pour ceux qui les découvriront seulement dans ce voyage pas comme les autres. Cette pièce embarque les trois protagonistes dans de nouvelles aventures, mais elle est indépendante et ne nécessite pas de connaître celle qui la précède. Le lien, c’est l’évolution de ces trois personnages à travers deux histoires, en attendant la troisième et dernière qui est en cours d’écriture !